« Réduire les impôts des millionnaires »? Pas maintenant

4 11 2010

Il reste tant à faire au pays de l’Oncle Sam. Le peuple des États-Unis a condamné leur président, pour le reste de son mandat, à des compromis. Des compromis avec les représentants républicains et avec les représentants du Tea Party. Edison Research, une maison de sondage, rapporte que les femmes, les classes moyennes, les Blancs, les personnes âgées et les indépendants ont le plus reporté leurs voix sur les républicains. Que reste-t-il à Barack Obama?

Majoritaires à la Chambre des représentants mais minoritaires au Sénat, les Républicains accepteront-ils l’offre de leur président à coopérer pour « répondre aux demandes de la population ». Rien n’est moins sûr. La situation sera difficile mais la longue histoire de ce peuple fait de contradictions montre que rien n’est perdu pour l’actuel président. Barack Obama devra se montrer à la hauteur. Il devra profiter de cet aura que la fonction de la présidence exerce sur le peuple. Il devra doubler d’efforts pour séduire à nouveau son électorat en se montrant un tribun exceptionnel et en se rapprochant des aspirations de la base.

Au cours des deux prochaines années, avant les présidentielles de 2012, il ne suffira à Barack Obama de dire qu’il comprend le profond mécontentement de son peuple. Il devra conjuguer avec l’opposition républicaine et le Tea Party et proposer des solutions efficaces et cela, malgré les obstructions systématiques de ces derniers auxquelles le président devra faire face. Si 62% des électeurs américains affirment que la situation économique était en tête de leurs préoccupations lors du scrutin de mi-mandat, Barack Obama devra s’ajuster à cette réalité. Il devra également convaincre l’opposition que c’est la direction qu’il entend prendre. Et pour cela, il lui faudra obtenir le consensus nécessaire pour mener à termes le redressement économique auquel aspire le peuple américain. Tout le reste ne sera que rhétorique.

Lors de sa rencontre de presse de mardi, il a esquissé le contour des prochaines négociations avec les partis d’opposition : « Dans ces discussions budgétaires, la clé sera de savoir distinguer entre ce qui n’amène pas de croissance, ce qui n’est pas un investissement pour l’avenir et les choses qui sont indispensables pour garantir la croissance future du nombre d’emplois ». Et l’un des grands obstacles que devra éliminer Barack Obama, dans ces discussions, est la question de la fiscalité des individus. Le président avait déjà accordé, à la classe moyenne, 240 milliards de dollars de crédits d’impôts dans le cadre de son plan de relance (foyers dont les revenus n’excèdent pas 250.000 dollars annuels). Abolir les réductions fiscales destinées aux mieux nantis de Georges W. Bush ne sera pas de tout repos. Pour Obama, un pays rongé par les déficits ne peut pas se permettre de « réduire les impôts des millionnaires ». Pour les Républicains, il en va autrement. Compromettre ces réductions aura pour effet de freiner la reprise économique. Deux mondes s’affronteront. Et le peuple attendra la fin de ces débats.

Toute hésitation de Barack Obama qui ferait de ce président un homme faible sera catastrophique. Mais pour cela, il devra être à la fois ferme sans arrogance, et convaincant sans mépris. Et les aveux d’impuissance devront rapidement faire place à des réalisations concrètes : « Nous avons stabilisé l’économie. Nous avons des créations d’emploi dans le secteur privé. Mais les Américains ne ressentent pas les effets de ces progrès ». S’il est vrai que la situation économique dont a hérité Barack Obama était en partie le résultat d’une mauvaise gestion de la précédente administration républicaine, le peuple veut aller au-delà des éternels reproches. « Où sont les emplois? » répétait le Républicain John Boehner, qui deviendra président de la Chambre des représentants. En chômage, le peuple n’a que faire de ces reproches et il n’attend que des décisions orientées sur des créations d’emplois. Chômage qui frôle les 10% de la population active. Et Barack Obama devra faire en sorte que ses décisions et leurs résultats sont bel et bien compris et ressentis par la base aux prises avec des pertes d’emplois, des saisies de leur maison, et le sort peu enviable qui l’attend.

Encore une fois, John Boehner prévient Barack Obama : « Nous espérons que le président Obama va désormais respecter la volonté du peuple, (…) et qu’il s’engagera à faire les changements que (les Américains) demandent ». Cela dit, qui sera le porte-parole des véritables changements attendus par le peuple américain? Les Républicains? À cet avertissement de l’électorat et de John Boehner, Barack Obama a répondu, mardi, que « les américains veulent que l’emploi revienne plus vite, ils veulent plus de pouvoir d’achat, et ils veulent que leurs enfants aient les mêmes possibilités que celles qu’ils ont eues ». Il a compris le message. En bref, la population veut une reprise économique.

Si Barack Obama avoue avoir saisi le message de la population, qu’en est-il des Républicains et du Tea Party? Il ne suffit pas, comme le prétend John Boehner de se draper dans le triomphalisme : « Ce à quoi nous assistons en ce moment à travers tout le pays est un rejet de Washington et des politiciens qui n’écoutent pas le peuple ».  Comment le Tea Party, qui se déclare anti-impôts et anti-État, et certains républicains nettement inspirés par une droite radicale se mettront-ils, eux, à l’écoute du peuple? « Il s’agit de diminuer les dépenses au lieu de les augmenter, de diminuer la taille du gouvernement au lieu de l’accroître, et d’aider les petites entreprises à remettre les gens au travail », déclare John Boehner. Est-ce suffisant? Qui peut se targuer de connaître le programme des Républicains pour assainir les dépenses publiques et redresser l’économie?

L’élection de mi-mandat a clairement montré que la mauvaise santé de l’économie américaine préoccupe davantage le peuple que la mauvaise santé des citoyens pauvres et démunis. S’il y a 15 millions de chômeurs aux États-Unis, il ne faut pas oublier qu’il y aussi 32 millions d’Américains dépourvus d’une couverture maladie qui restera aux mains des assurances privées. Un américain sur 7 vit sous le seuil de la pauvreté. Et les Républicains se promettent, s’ils ne peuvent abolir la réforme de la santé, d’en restreindre du moins les applications.

Barack Obama n’aura d’autre choix que de réorienter sa stratégie et se mettre davantage à l’écoute de son peuple. La politique intérieure devra dominer les affaires étrangères et le président devra consacrer ses efforts au redressement de son économie avant de régler les conflits ailleurs dans le monde. Ce qui ne déplaira pas à Israël qui trouvaient contraignantes les pressions de la Maison Blanche pour un gel de la colonisation.

Marshall Ganz, du Los Angeles Times, propose au président Barack Obama de se mettre dès maintenant à cette tâche de se réconcilier avec son peuple : « His No. 1 mission must be to speak for the anxious and the marginalized and to lead us in the task of putting Americans to work rebuilding our future. He must advocate, not merely try to mediate in a fractious, divided Washington. And he must again rely on ordinary citizens to help us move forward ».





« Où sont les emplois? »

3 11 2010

Les Républicains étaient, ces dernières semaines, gonflés à bloc aidés par leur aile ultra-conservatrice du « Tea Party ». « Où sont les emplois? » répétait le Républicain John Boehner, qui deviendra président de la Chambre des représentants. Interpellant Barack Obama, Sarah Palin,  devenue l’étendard du mouvement Tea Party, accuse: « Vous avez tout fichu en l’air ».  Rien n’arrête Sarah Palin. Pas même les sondages qui lui sont défavorables. En effet, un récent sondage du Washington Post et de la chaîne ABC, publié en octobre, montrait que plus de 67% des électeurs ne croient pas Sarah Palin « qualifiée » pour être présidente.

Ces derniers jours, Barack Obama a bien tenté de dresser un bilan positif de ses décisions depuis deux ans à la Maison Blanche : « En général, les choses se sont améliorées ces deux dernières années. La question est de savoir si nous pouvons poursuivre sur cette lancée. Mais nous ne pouvons le faire que si j’ai des amis et des alliés au Congrès ». Le message est tombé à plat.

Le raz-de-marée républicain montre bien que les Américains ont surtout retenu les échecs de Barack Obama, et très peu ses succès. Le grand réformateur qu’il se voulait mord la poussière et, depuis son arrivée à la Maison Blanche en 2008, il a perdu de son lustre pour devenir, aux yeux de l’opinion publique, un vilain critique des Républicains et un être distant de la misère du peuple. Barack Obama aura été celui qui a aidé les banques dans leurs faillites et oublié les chômeurs. Les 700 milliards de relance économique n’ont pas atténué, contre toute attente, les effets dévastateurs de la crise qui sévit aux États-Unis. Barack Obama ne s’est pas révélé le grand bâtisseur d’une nouvelle économie qui aurait ramené le pays sur le chemin de la prospérité. Les riches sont plus riches. Les pauvres sont plus pauvres. Ce qui caractérise bien les États-Unis est le fait que, en période de crise économique, cette campagne de mi-mandat aura été la plus chère jamais enregistrée aux États-Unis. En tout, les divers partis ont dépensé 3.5 milliards de dollars.

Au plus fort de la crise économique, Barack Obama n’a pas, aux yeux du peuple américain, pris les bonnes décisions. L’emploi était prioritaire mais Obama a placé la réforme sur la santé au premier rang de ses priorités, sans égard aux préoccupations de son peuple. Il est vrai que la situation économique dont il a hérité était en partie le résultat d’une mauvaise gestion de la précédente administration républicaine. Au chômage, le peuple n’a que faire de ces reproches et il n’attend que des décisions orientées sur des créations d’emplois. Chômage qui frôle les 10% de la population active.

Depuis quelques jours, tout semblait prévisible. Barack Obama n’allait pas pouvoir contrer la vague que prédisaient les sondages : les Républicains verraient leur nombre d’élus à la Chambre des représentants passer à 231 contre 204 pour les démocrates. Selon un dernier sondage Gallup, les républicains menaient par 55% des intentions de vote contre 40% seulement aux démocrates. Sur les quelque 90 millions d’Américains attendus aux urnes, combien exprimeront leur colère contre leur président? Les électeurs ont l’habitude de réprimander le parti au pouvoir aux élections de mi-mandat.

Si les démocrates gardent le contrôle du Sénat (ce que CNN a confirmé à minuit, heure de New-York), il en irait tout autrement de la Chambre des représentants. Au moment d’écrire ces lignes, d’après les projections de la télévision NBC, les Républicains obtiendraient plutôt 237 sièges, soit un gain de 59 sièges. Un parti doit disposer de 218 sièges pour décrocher la majorité. La Chambre des représentants, si elle est majoritairement républicaine, pourrait être tentée d’abroger la réforme de la santé du président Obama, une promesse faite par plusieurs candidats républicains et du Tea Party. « Nous annulerons la loi de trois milliards de dollars sur la réforme de la santé, qui menace de mener ce pays à la faillite », déclarait le républicain Eric Cantor.

Il faut lire Peggy Noonan du Wall Street Journal qui écrivait, fin octobre, que le Parti républicain devra sa victoire du 2 novembre au Tea Party : « The tea party did something the Republican establishment was incapable of doing: It got the party out from under George W. Bush. Because they did not go third-party, Nov. 2 is not going to be a disaster for the Republicans, but a triumph ». L’arrivée du Tea Party brouillera davantage les enjeux politiques au plan intérieur. Les candidats se promettent toutes les férocités possibles pour faire en sorte que Barack Obama ne puisse se faire élire en 2012 pour un deuxième mandat. Républicains et Tea Party joindront certainement leurs efforts pour contrer toute réforme ou toute décision du président Obama qui ne s’inscrirait dans la règle de trois du Tea Party : réduire les dépenses, baisser les impôts et imposer à l’État un régime minceur.  Et les Présidentielles de 2012 sont également dans les cibles de la droite républicaine et du Tea Party : «La chose la plus importante que nous voulons accomplir, a lancé Mitch McConnell, le leader républicain au Sénat, c’est que le président Obama ne fasse qu’un seul mandat » (Cité par Libération). Barack Obama n’aura plus le choix : il devra composer avec le Tea Party qui s’est montré une force montante aux États-Unis parce qu’il a su canaliser les frustrations des Américains déçus.





Canada cherche nouveau leader pour Parti libéral. Prière d’envoyer votre c.v.

17 10 2008

Le chef du Parti libéral du Canada est certainement un homme meurtri. Celui qui déclarait fièrement, il y a quelque temps : « On m’a toujours sous-estimé, et c’est ma force. Jusqu’ici, cela m’a bien réussi », réfléchit, privilégiant d’être « incommunicado ». Fils d’intellectuel, intellectuel lui-même, il n’est pas sans ignorer ce que signifie une cuisante défaite. Peu d’amis viennent entourer un perdant. L’humanité a horreur du vide. Perdre signifie ni plus ni moins être en situation de faiblesse. Loin des champions. Loin de cette race d’humains qui élèvent le triomphe en crédo et la performance en vertu cardinale.

Après douze années en politique, l’intellectuel, titulaire d’un doctorat en sociologie de l’Institut d’études politiques de Paris, s’est réfugié, au soir de son humiliante défaite, dans le silence. Il réfléchit. Il panse peut-être ses plaies. L’intellectuel a oublié qu’en politique, les idées sont souvent devancées par l’obligation de concilier, de négocier, de s’adapter, de louvoyer, d’écouter, d’observer, d’innover sans heurter. Rien de tout cela chez Stéphane Dion. Des proches le disaient têtu. Entêté jusqu’à paraître illogique, lui, l’intellectuel qui ne peut qu’échauder des théories sans que, quelque part, des résultats paraissent. La recherche fondamentale est nécessaire. Mais elle doit déboucher sur un pragmatisme.

Stéphane Dion ne peut ignorer qu’il vient d’enregistrer le score le moins enviable qu’on puisse souhaiter : son parti enregistre une baisse historique, passant de 95 à 76 sièges, à la Chambre des Communes d’Ottawa. Pire. L’obstination de Stéphane Dion à prôner une taxe sur les gaz à effets de serre peut avoir des conséquences négatives pour un certain temps, au Canada, en matière de réforme environnementale.

Où est le prochain leader ?

Où est le prochain leader ?

Le grand parti national que se prétendait être, au XXIème siècle, le Parti libéral du Canada n’est plus que l’ombre de lui-même. Affaibli, cautérisé par les scandales, notamment celui sur les commandites, le grand parti de Pierre-Elliot Trudeau s’effondre. Son chef également. Seuls 26,2 pour cent des électeurs lui ont accordé leur voix, soit moins que les 28 pour cent comptés par John Turner, en 1984, l’une des pires défaites des libéraux.

Justin Trudeau, le fils de l’emblématique premier ministre des années 70-80, est parvenu à gagner, de haute lutte, la circonscription de Papineau à Montréal, sur une sortante du Bloc Québécois.

À 53 ans, Stéphane Dion, le vent dans les voiles, s’est lancé dans sa première campagne électorale, avec un seul thème pour reconquérir le pouvoir que son parti avait conservé pendant la plus grande partie du 20e siècle : une taxe sur les gaz à effets de serre, dite également « taxe sur le carbone ». Stéphane Dion n’a pas su dégager une image de leader. Son physique, le ton de sa voix, le style, le verbe ampoulé, rien, absolument rien ne le rendait charismatique aux yeux de la population canadienne et québécoise. Ses détracteurs ont souvent critiqué son rendement en tant que chef de l’opposition le décrivant comme terne, faible et inefficace. D’aucuns soulignent un sérieux handicap : l’homme, au verbe peu populaire et légèrement enflé, en français, éprouve autant de difficultés en anglais, langue d’usage de plus de 75 pour cent de la population canadienne.

Stéphane Dion a enseigné l’administration publique et les sciences politiques à l’Université de Montréal de 1984 à 1996. Il a été professeur invité à la Brookings Institution de Washington et au Centre canadien de gestion, ainsi qu’au Laboratoire d’économie politique de Paris. Fédéraliste pur et dur, auteur de « Le Pari de la franchise », recueil de ses écrits et discours sur l’unité canadienne, le père de la « loi sur la clarté », qui impose des conditions à la reconnaissance par Ottawa de l’éventuelle proclamation d’indépendance d’une province, était peu porté au dialogue et à la conciliation. Le professeur l’emportait souvent sur le politicien.

Le professeur n’est pas parvenu à toucher l’électeur, pas même ces phrases en forme de slogans : « Je me battrai pour mon pays. J’aime le Canada », ou son nouveau virage appelé le « Tournant vert ». Autant également sonnait creux son engagement : « Nous voulons convaincre les Québécois comme l’ensemble des Canadiens que nous pouvons non seulement stopper Stephen Harper, mais qu’on peut le remplacer tous ensemble. Et pour ça, on doit unir nos forces ». Les forces revendiquées par Stéphane Dion ont paru dispersées, volatiles et insoumises.

Stéphane Dion s’est trop appuyé sur le deuxième grand fait d’arme de sa carrière politique : la conclusion d’une entente internationale visant à prolonger la mise en œuvre du Protocole de Kyoto au-delà de 2012. En tant que ministre de l’Environnement, Stéphane Dion avait présidé la conférence de l’Onu sur le changement climatique qui s’était tenue à Montréal en décembre 2005. Entente par ailleurs reniée par l’un des signataires, le Canada, sous le gouvernement minoritaire de Stephen Harper.

Il convient de rappeler qu’en 2005, également, le ministre fédéral de l’Environnement, Stéphane Dion, entretenait des relations particulièrement tendues avec le ministre québécois de l’environnement, Thomas Mulcair. Que reprochait-on à Stéphane Dion  ? De maintenir une ligne dure à l’égard du Québec qui ne pouvait compter que sur des engagements totalisant 20 millions $ de la part d’Ottawa. Le Québec se voyait dans la position de devoir payer pour aider les provinces qui ont par le passé fait le choix des énergies fortement rentables mais en même temps fortement polluantes.

Son premier grand fait d’arme est d’avoir élaboré les arguments du gouvernement fédéral contre une déclaration unilatérale d’indépendance qui aurait menacé les droits des Québécois et de l’ensemble des Canadiens. Ces arguments ont été validés par la Cour suprême du Canada et ont donné naissance à la loi sur la clarté, adoptée en 2000. La « loi sur la clarté » est encore omniprésente et attise toujours des rancunes tenaces chez plusieurs québécois nationalistes qui ne sont pas invariablement indépendantistes.

Un ancien premier ministre du Canada, John Turner, a invité Stéphane Dion à tirer une leçon de sa défaite : « être à l’écoute et apprendre ». L’entêtement qu’on prête au chef libéral est difficilement conciliable avec ce conseil précieux d’un ancien premier ministre. John Turner tire les conclusions qui s’imposent dans les circonstances : « une défaite est une leçon et l’avenir du Parti libéral est en jeu  ». Selon ce dernier, le Parti libéral a besoin d’une nouvelle génération, d’une nouvelle vision et d’un nouvel idéal.

Ce sera sans Stéphane Dion. Toutefois, s’il laisse son poste, cela ne veut pas dire qu’il abandonnera son siège de député. Pourtant, en 1995, le professeur Dion déclarait : « Si [Jean Chrétien] est venu me chercher, c’est qu’il estime que c’est évident que pour le problème auquel nous faisons face – l’amélioration et la consolidation d’une confédération dans son unité – il estime que j’ai des qualités. […] Je vais rendre mes qualités au service des citoyens et après, je reprendrai ma vraie vie qui est l’université ».