Le Conseil des droits de l’homme s’est discrédité

30 03 2007

Bicentenaire esclavage - ONU Les Nations Unies ont marqué cette semaine le bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves par un appel à lutter contre le trafic d’êtres humains. Se sont également élevés à l’Assemblée générale de nombreux appels pour que les pays – ayant jadis participé à la traite – présentent des excuses. La vice-secrétaire générale des Nations Unies, Asha-Rose Migiro, a rappelé que : « l’histoire de l’esclavage ne devait jamais être oubliée aux Nations Unies ». « Pendant cette période, des souffrances humaines indicibles ont été infligées, au cours des longues marches en Afrique, comme au cours des voyages effroyables pour conduire des hommes vers une vie sans droit », a affirmé Asha-Rose Migiro. Elle a demandé à l’Assemblée générale : « de ne pas oublier non plus que des hommes avaient eu le courage de se soulever contre ces pratiques, à travers notamment le mouvement abolitionniste ».

Pour sa part, Dumisani S. Kumalo, de l’Afrique du Sud, dont le pays occupe ce mois-ci la présidence du Conseil de sécurité, a mis en lumière le fait que, selon certaines statistiques, une vache européenne reçoit plus de subventions qu’un enfant africain dans l’aide au développement. De nombreux pays développés rechignant, en outre, à respecter leurs engagements en matière de lutte contre la pauvreté, notamment le versement de 0,7% du PIB à l’appui au développement, a noté le représentant africain.

La Secrétaire générale-adjointe des Nations unies, Mme Asha-Rose Migiro, a exhorté les États membres de l’organisation à intensifier leur lutte contre le trafic des êtres humains et le travail forcé, invitant, par ailleurs, à la mobilisation des ressources et à une prise de conscience mondiale contre la criminalité. Selon Mme Migiro : « nous devons agir pour mettre ensemble un terme aux crimes qui privent d’innombrables victimes de leur liberté, de leur dignité et de leurs droits humains. Nous devons combattre l’impunité avec un engagement sans faille et mobiliser la volonté politique nécessaire par l’intermédiaire des pressions internationales ».

Parallèlement à ces discours contre la souffrance humaine dans le monde, et la reconnaissance de l’esclavage, des citoyens iraniens et ouzbeks envoient, depuis des années, à l’ONU des allégations de mauvais traitements contre leurs gouvernements. Les deux pays étaient examinés à huis-clos. Le Conseil des droits de l’homme de l’Onu vient de rejeter cavalièrement leurs appels. Explications.

Conseil des droits de l'hommeLa procédure – dite 1.503du Conseil des droits de l’homme de l’Onu en vertu de plaquelle les allégations de violation des droits de l’homme donnaient lieu à des discussions à huis clos, permettait de trier les plaintes afin de vérifier si les exactions commises par un gouvernement étaient répétées et systématiques. Si le gouvernement ou les gouvernements accusés (dans le présent cas l’Ouzbékistan et l’Iran) ne montraient pas des signes de leur bonne volonté, le « huis-clos » était rompu et les accusations devenaient publiques. Un expert aurait dû être nommé pour enquêter en Iran. Quant à l’Ouzbékistan, il faisait l’objet la semaine dernière d’un rapport cinglant rédigé par la juge française Michèle Piccard. Nommée rapporteuse spéciale, celle-ci n’a jamais été autorisée à se rendre sur place. Mais vu la gravité des informations recueillies et le peu d’empressement du pays à collaborer, elle a demandé que les accusations contre Tachkent soient rendues publiques.

Les espoirs de ces plaignants se sont évanouis : les 47 États membres du Conseil des droits de l’homme de l’Onu ont décidé à une écrasante majorité de classer les dossiers et d’envoyer les plaintes aux oubliettes. La nouvelle, annoncée par le président Luis Alfonso de Alba en personne, pourrait entamer un peu plus la crédibilité du nouvel organe onusien, près d’un an après sa création.

Les 47 États membres du Conseil des droits de l’homme de l’Onu ont en effet accepté la recommandation d’une commission formée de cinq pays, dont le Zimbabwe, le Bangladesh, et l’Azerbaijan, en faveur de l’abrogation de la procédure dite 1.503. Cette décision était largement attendue, puisque la majeure partie des membres du Conseil des droits de l’homme, mis sur pied l’an dernier pour remplacer une Commission des droits de l’homme discréditée, s’opposaient à ce que certains états fassent l’objet d’une attention particulière.

L’an passé, 60 000 plaintes individuelles postées des quatre coins de la planète sont ainsi parvenues à Genève.

Le Foreign Policy a émis un commentaire dévastateur sur cette décision du nouveau Conseil des droits de l’homme de l’Onu : « U.N. Human Rights Council is now officially a joke ».

« Cette décision est en désaccord complet avec l’opinion exprimée par l’Assemblée général (de l’Onu), qui a encore condamné les violations des droits de l’homme en Iran il y a quelques mois », a déploré une représentante des États-Unis. Estimant que le Conseil souffre lui aussi d’un déficit de crédibilité, Washington a refusé d’y briguer un siège.

Selon plusieurs observateurs, ce vote de ne plus surveiller les violations des droits de l’homme – par un régime (l’Iran) qui a été condamné pour cette même raison 53 fois par l’Assemblée générale – démontre que la composition actuelle du Conseil en question, un organe créé pour protéger les droits de l’homme, pourrait avoir perdu une grande partie de sa crédibilité.

Le directeur de l’ong UN Watch, Hillel Neuer, a fait connaître sans trop succès la position de son organisme. Avis que n’a pas apprécié le président du Conseil des droits de l’homme de l’Onu, Luis Alfonso de Alba : « For the first time in this session I will not express thanks for that statement ». Un échange qui mérite d’être vu. La vidéo : ici.

Un nouveau rapport vient d’être présenté au Conseil des droits de l’homme de l’ONU portant sur des violations et des atteintes aux droits de l’homme commis par les États-Unis. Le rapport de monsieur Martin Scheinin porte sur une série de politiques et de pratiques dirigées contre des groupes déterminés sur la base de leur pays d’origine ou leur nationalité, par les autorités d’immigration nord-américaines. Il en irait également ainsi des personnes en provenance de nations qui font l’objet d’une surveillance spéciale du seul fait de leur religion. Le rapporteur Martin Scheinin a cité en exemple les détentions de plus de 8 000 hommes soumis à des interrogatoires pour le simple fait d’être arabes ou musulmans, et il a exprimé en outre sa préoccupation pour l’élaboration de profils de terroristes à partir de leur race et de leurs croyances religieuses. La question est entière : dans quel état d’esprit le Conseil des droits de l’homme de l’ONU va-t-il pouvoir aborder ce nouveau rapport, si sa crédibilité est sérieusement entachée ?

Foreign PolicyEn terminant, le Foreign Policy dresse la liste des dix (10) grands vainqueurs de la guerre en Irak, dont les Nations Unies qui arrivent en huitième position. À lire impérativement :

· 1. Iran
By Vali Nasr

· 2. Moqtada al-Sadr
By Dexter Filkins

· 3. Al Qaeda
By Daniel Byman

· 4. Samuel Huntington
By David Frum

· 5. China
By Steve Tsang

· 6. Arab Dictators
By Marina Ottaway

· 7. The Price of Oil
By Bill Emmott

· 8. The United Nations
By Martin Wolf

· 9. Old Europe
By Gianni Riotta

· 10. Israel
By Amatzia Baram

 

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Une querelle de saisons !

29 03 2007

Photo libreAujourd’hui, il fait beau. Simplement. Le printemps se fait pressant. Il nous fait comprendre qu’il entend bien retrouver la place que lui a ravie l’hiver, son éternel ennemi. J’ai bien essayé de calmer le jeu. Rien n’y fait. Je suis au centre d’une querelle de saisons ! Qui l’eût cru ? Même Antonio (Vivaldi), dans ses beaux airs, ne réussit pas à calmer cette arrivée printanière intempestive qui bouscule, disons-le, mes habitudes. Les variations de température distillent en moi des espoirs fous : pratiquer mon sport d’hiver préféré, la marche sous les flocons, ou pratiquer la marche sous un soleil radieux. C’est tout l’un, ou c’est tout l’autre. Ne vous moquez pas. Le désordre complet, vous dis-je. Mon jeune neveu a le bon mot en de telles circonstances :  » il faut faire avec « . Pour que je livre ainsi ces quelques pensées à votre lecture, faut-il que je sois perplexe !

Je suis d’une nature simple. Non pas simplet. Ma vie est simple et régulée par le rythme des saisons. Jusqu’à ce dernier hiver. J’y ai perdu mon sens de l’orientation. Froid un matin. Chaud l’autre matin. Rude un matin, Doux l’autre matin. Emmitouflé un matin. Presqu’en maillot de bain, le lendemain. Dure dure ma vie ! Je ne retrouve plus cet ordre dans le désordre, comme l’enseignait mon vieux maître, Thomas d’Aquin : les saisons bien campées dans leur rôle qui se cèdent mutuellement et poliment la place. Voilà.

À ce désordre climatique, il faut maintenant ajouter une confusion de sentiments. Le combat de Mars, redoutable, contre Vénus, l’angélique.

Photo libreJe vais mettre le nez dehors, gonflé à bloc ; tout de même un peu craintif, je vais me hasarder à préparer mon programme du printemps, ressortir des cartons « boule-à-mités » (expression très très québécoise) mes fringues plus légères pour ne pas alourdir mon pas de marche. Je vous parie qu’aussitôt cette entreprise amorcée, l’hiver poindra à nouveau le nez avec ses flocons tout mignons pour venir interrompre ma marche solitaire. Vivement le foulard et les mitaines.

Et ce blog aujourd’hui qui est occupé par les contestataires de tout poil. Rien ne va plus. Pour preuve, cliquez ici.

Oui dure dure la vie quand on se sent redevenu gamin ! Me faudra bien retrouver mon équilibre et ma plume plus sérieuse, nom d’une pipe !

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Aux États-Unis, un bébé sur quatre mangerait des frites une fois par jour

28 03 2007

Le quotidien Le Journal de Montréal (Édition du dimanche, 25 mars 2007) relate une vaste étude américaine « Feeding infants and toddlers study: What foods are infants and toddlers eating ? » selon laquelle un bébé, âgé de 4 à 24 mois, sur quatre mangerait des frites une fois par jour. Selon la diététiste québécoise, Louise Lambert-Lagacé, le Québec ne serait pas si éloigné de ses voisins du Sud.

Les données statistiques qui se dégagent de cette étude américaine sont :

  • Les frites arrivent au troisième rang des légumes les plus consommés ;
  • De 20 à 27 % des bébés mangent des hot-dogs, des saucisses et des viandes fumées avant d’atteindre l’âge de 12 mois ;
  • De 18 à 33 % des bébés ne consomment aucun légume dans une journée ;
  • De 23 à 33 % des bébés ne mangent aucun fruit dans une journée ;
  • 70 % des bébés mangent un dessert sucré au moins une fois par jour.

À l’image des États-Unis, les problèmes d’obésité infantile sont dramatiquement croissants dans la plupart des pays industrialisés. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le terme d’obèse ne désigne pas uniquement des enfants ou adolescents presque incapables de se déplacer.

On ne devient pas obèse du jour au lendemain : l’enfant se met à « prendre du poids de façon excessive » souvent très progressivement, si bien que la plupart du temps, on ne s’en rend pas compte au début.

L’obésité est devenue la première maladie non infectieuse de l’Histoire.

  • Sur 6 milliards d’individus, 3 milliards sont sous-alimentés et les autres sont en train de devenir obèses.
  • 50 % des américains sont en surpoids et 25 % franchement obèses.
  • Dans certaines îles du Pacifique, l’obésité affecte près de deux tiers de la population.
  • L’Europe compte 30 % d’adultes en surpoids et le nombre d’enfants obèses a doublé en cinq ans.
  • On dénombre en France 8 millions d’obèses, de 100 000 à 200 000 obésités massives (IMC > 40). Un tiers de ces patients sont hypertendus, un tiers diabétiques et un tiers hyperlipidémiques.
  • Le taux d’obésité infantile devrait doubler d’ici la fin de la décennie et 218 millions d’enfants dans le monde seront concernés.

Aujourd’hui en France, un enfant sur six est touché par l’obésité, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Au-delà des problèmes psychologiques qu’elle entraîne bien souvent, l’obésité peut réduire en moyenne l’espérance de vie d’un adulte obèse de 13 ans.

Gilles Regnery Les chiffres disponibles témoignent aussi d’une diminution rapide des disparités entre les parties occidentale et orientale de la Région en matière de prévalence. À l’heure actuelle, on estime à près de 400 millions le nombre d’adultes en surcharge pondérale et à environ 130 millions le nombre d’obèses dans la Région. Selon les pays, entre 32 et 79 % des hommes adultes et entre 28 et 78 % des femmes souffrent de surpoids ou d’obésité en Europe. La France se situe à un niveau plutôt moyen, avec 49 % des hommes et 35 % des femmes concernés.

La situation des enfants est préoccupante, avec des taux élevés de surpoids au Portugal (32 % des enfants de 7 à 9 ans), en Espagne, en Italie, en Grande-Bretagne, en France (18 %). En France, la prévalence de surcharge pondérale et d’obésité infantiles a augmenté de 3 % en 1960 à 16 % en 2000. En Pologne, cette prévalence est passée de 8 à 18 % entre 1994 et 2000. La Hongrie signale que 20 % de ses enfants âgés de 11 à 14 ans sont obèses et que 6 % des enfants atteints d’obésité souffrent d’hypertension. Cette hausse s’est accélérée au cours de ces dernières années : selon le Groupe de travail international sur l’obésité, la croissance annuelle de la prévalence qui était d’environ 0,2 % au cours des années 70 est passée à 0,6 % dans les années 80 et à 0,8 % au début des années 90. Dans certains cas, elle a même atteint les 2,0 % au début des années 2000. Les experts notent une accélération rapide de l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité : de 0.2% dans les années 70, elle est aujoud’hui de 2% par an, soit 400 000 jeunes européens en surpoids ou obèses en plus chaque année.

Selon un rapport de l’International Obesity Task Force (IOTF), rendu public en mars 2005, un enfant sur 5 est en surpoids ou obèse en Europe. C’est dans la région méditerranéenne, réputée pour son alimentation saine, que l’on trouve la plus forte prévalence : certains pays présentent même une proportion d’enfants en surpoids supérieure à celle des États-Unis estimée à 30%.

Selon une étude de Statistique Canada sur l’obésité chez les Canadiens, une fois qu’une personne fait de l’embonpoint, elle est plus susceptible de prendre d’autres kilos que d’en perdre. L’étude a révélé que presque le quart des Canadiens faisant de l’embonpoint en 1994-1995 étaient obèses en 2002-2003. Par contre, une proportion deux fois plus faible, soit environ 10 %, de personnes qui faisaient de l’embonpoint au départ avaient un poids santé huit ans plus tard.

Selon un rapport du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes canadienne, 26 % des jeunes âgés de 2 à 17 ans font de l’embonpoint ou sont obèses. Cette proportion est presque deux fois plus élevée qu’il y a 20 ans. La situation est pire chez les autochtones alors que près de 55 % des jeunes ont des problèmes de surpoids.

Pour la première fois de l’histoire, l’espérance de vie des jeunes Canadiens est même inférieure à celle de leurs parents.

En terminant, un sujet fait débat en Grande-Bretagne, tel que raconté par RTBF. Il est, par certains aspects, une caricature de notre société. Une mère pourrait se voir retirer la garde de son enfant pour maltraitance. Les médecins lui reprochent d’avoir trop nourri son fils… Connor a huit ans, il pèse 84 kilos, trois fois le poids des enfants de son âge. Il a déjà détruit quatre lits, fracassé six sièges de toilette et écrasé cinq bicyclettes. Il est à bout de souffle après cinq minutes de marche. Connor est élevé par sa mère. Lorsqu’il était bébé, elle lui donnait un biberon toutes les heures et à 18 mois l’habillait déjà en cinq ans. Il ne mange que des saucisses, des hamburgers, des chips et refuse tous les fruits et légumes, explique sa mère.

Un responsable du service de santé assure que de multiples visites ont été proposées par les nutritionnistes à Connor et à sa mère, mais qu’ils ne sont jamais venus. Une commission des services de protection de l’enfance – composée de médecins, travailleurs sociaux, enseignants, policiers – pourraient décider d’enlever Connor à la garde de sa mère estimant que la manière dont il est nourri équivaut à des violences sur l’enfant. Cette commission pourrait aussi l’inscrire sur le registre des enfants en danger comme les enfants subissant des violences physiques ou sexuelles.

Voir également De ce côté-ci de l’Amérique : bouffer à mourir

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Québec : gouvernement minoritaire et mise en veilleuse de l’opinion souverainiste

27 03 2007

Elections Québec 2007Le Québec vient de se donner un gouvernement libéral (PLQ) minoritaire. Le parti québécois (PQ) vient de se voir reléguer au rang de troisième partie d’opposition, derrière le parti de l’Action démocratique du Québec (ADQ). Le premier ministre, Jean Charest, chef du Parti libéral du Québec, estime que les Québécois ont rendu un jugement sévère. Selon lui, le Québec entre dans une ère nouvelle. Monsieur Charest a obtenu 48 sièges à l’Assemblée nationale sur 125.

Le nouveau chef de l’Opposition officielle et chef du Parti de l’Action démocratique du Québec (ADQ), monsieur Mario Dumont, estime que les Québécois veulent « un bon gouvernement qui s’occupe de la vie quotidienne des gens ». Mieux, il a décrit l’issue de cette élection comme une nouvelle « page d’histoire » tournée par les Québécois. Il a ajouté que « les citoyens ont mis sous surveillance le Parti libéral, nous allons exercer cette surveillance ». Monsieur Dumont a obtenu 41 sièges à l’Assemblée nationale sur 125.

Le chef du Parti québécois (PQ) a obtenu 36 sièges à l’Assemblée nationale sur 125. Il perd son poste de chef de l’Opposition officielle. « Quelques sièges uniquement nous séparent du pouvoir », a dit en fin de soirée le chef péquiste. Le chef péquiste a rappelé sa vision de l’idée de souveraineté, qui s’inscrit selon lui dans un continuum historique, au moment où le Québec « célèbre 400 ans en Amérique du Nord, et qui le célèbre en français ».

Lors de la dissolution de l’Assemblée nationale, le 21 février, le Parti libéral détenait 72 sièges sur 125, le Parti québécois 45, l’Action démocratique cinq et un député siégeait comme indépendant. Deux sièges étaient vacants.

Pour le quotidien anglophone de Toronto, The Globe and Mail, « les citoyens s’apprêtent à prendre leur revanche ». Revanche contre le clivage traditionnel fédéraliste-souverainiste. Pour Lysiane Gagnon, l’insatisfaction des citoyens explique en partie la montée en puissance de l’ADQ et le débat sur les accommodements raisonnables des minorités religieuses a été un moyen de cristalliser cette insatisfaction. Quant à la percée de Mario Dumont, elle témoigne de la « fin d’un duel entre fédéralistes et souverainistes dans le débat politique » observe la journaliste pour qui « Mario Dumont a tiré son épingle du jeu pendant la campagne ». Elle avance aussi qu’une partie du succès de l’Action démocratique du Québec tire son origine dans le profond ressentiment qui existe entre Montréal et les régions, où la différence pourrait se jouer.

Pour le Nouvel Obs : « Ces résultats posent de graves questions au Parti québécois et à la mouvance souverainiste de la province. Sous André Boisclair, le parti est en effet tombé à son plus bas niveau de soutien populaire depuis des décennies et décroche le plus petit nombre de sièges depuis 1989 ».

Pour Michel Auger, du quotidien La Presse : « Le gouvernement Charest aura mal lu l’opinion publique qui croyait que la solution du problème du déséquilibre fiscal devait aller aux services gouvernementaux comme la santé ou l’éducation. En allant à l’encontre d’un tel consensus en toute fin de campagne, les libéraux se sont retrouvés à mécontenter doublement les électeurs en leur rappelant aussi les promesses brisées des libéraux sur les baisses d’impôt ».

Source : Société Radio-Canada, Google Actualités

 

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La Grande Bretagne a peur de ses enfants

26 03 2007

EnquêteA en croire une enquête de l’Institute for Public Policy Research, la Grande-Bretagne considère ses jeunes comme une menace, plus que dans d’autres pays européens. Le taux de natalité en baisse et une société vieillissante pourraient contribuer notamment à l’intolérance à l’égard d’une jeunesse tapageuse. « Les adultes ne supportent plus les enfants bruyants dans les rues », juge Stuart Waiton, du groupe de recherche Generation Youth Issues.

Signe de cette peur, il ne se passe pratiquement pas un seul jour sans que les adolescents fassent la Une des médias. Pour les tabloïds, ils sont les «hoodies» (terme venant du mot «capuche‘) ou les «chavs» (pour les vêtements de sport portés par les jeunes issus de la classe ouvrière), prompts au «binge-drinking» (biture express), enclins à commettre des actes de délinquance…

Le gouvernement a sa propre terminologie pour les jeunes en difficulté, de NEETS – « not in employment, education or training » (jeunes sans emploi, en dehors du système d’éducation ou de formation) – à ASBOs – « anti-social behavior orders » (mesures ordonnées en cas de comportement antisocial).

L’UNICEF affirmait en février 2007 que les jeunes en Grande-Bretagne sont les plus malheureux des pays développés. La Grande-Bretagne dégringole à l’avant-dernière place du classement pour ce qui est de la pauvreté des enfants, et carrément en dernière position pour la rubrique «relationnel», qui mesure des facteurs comme le nombre de familles monoparentales, ou le temps passé en compagnie d’amis ou de proches. Les jeunes Britanniques sont en tête du classement pour les comportements à risques, boisson, drogue et sexe. Près d’un tiers des 11-15 ans auraient déjà été ivres deux fois ou plus, soit le niveau le plus élevé de tous les pays étudiés.

«Il y a toujours eu en Grande-Bretagne une culture un peu anti-enfants», observe Julia Margo, l’un des auteurs d’un rapport sur la jeunesse britannique de l’Institute for Public Policy Research, groupe de réflexion de centre-gauche. «Il y a (aussi) un grand nombre d’enfants qui traînent dans les rues sans rien à faire», dit-elle. Le tout «contribue à la pédophobie».

D’après l’enquête de l’institut, les adultes britanniques, plus que ceux d’autres pays européens, ont peur des jeunes. Face à des adolescents en train de vandaliser un abribus, les Britanniques ne sont que 34% à dire qu’ils tenteraient de les arrêter, contre 65% d’Allemands et 52% d’Espagnols.

À l’enquête de l’UNICEF, Londres avait pourtant répliqué que ces données avaient été réunies entre 2001 et 2003 et que des progrès avaient été enregistrés depuis dans nombre de secteurs. L’opposition avait pointé du doigt l’effondrement des valeurs familiales, et la culture du «moi d’abord», le parlementaire conservateur Alan Duncan déplorant une érosion de l’autorité.

Rare voix adulte à soutenir les jeunes, l’éditorialiste Barbara Ellen salue, pour sa part, dans The Observer, leur esprit de rébellion, qui a si souvent donné naissance à des sous-cultures dignes d’intérêt, punk ou pop : « When listening to British children talking about the spiritual wasteland that is their existence, those nice Unicef people with their clipboards failed to include the most crucial factor of all – the contrary bolshie nature of the people they were talking to; the fact that British teenagers have always loved nothing more than to pose, bitch, rebel, slag everything and everyone off, and blow endless anti-establishment raspberries ».

Sources : Cyberpresse, 20minutes, De ce côté-ci de l’Amérique

 

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