Obama triomphe.

27 09 2008

Débat Obama-McCain – qui est le gagnant ? Qui est le perdant ?

Selon le Huffington Post,

  • 40 pour cent des indécis ont déclaré Obama vainqueur contre 22 pour cent pour McCain. 38 pour cent ont déclaré « match nul ».
  • Ces mêmes indécis ont considéré à hauteur de 68 pour cent qu’Obama gèrerait mieux la crise économique contre 41 pour cent pour McCain.
  • 55 pour cent des indécis croient que McCain prendrait les décisions les plus appropriées sur la question de l’Irak contre 49 pour cent pour Obama.

CNN donne Obama vainqueur du débat à 51 % contre 38 %.

Les sondeurs Frank Luntz, pour les Républicains, et Stan Greenberg, pour les Démocrates, déclarent, au sein de leurs groupes de discussion respectifs, Barack Obama vainqueur sur son rival John McCain – 61 pour cent contre 39 pour cent.

Pendant un peu plus d’une heure et demie, Barack Obama et John McCain ont exposé respectivement leurs programmes, répondu aux questions du journaliste Jim Lehrer thème par thème, dans des segments de deux minutes, et débattu pendant une dizaine de minutes.

La question économique ne pouvait qu’occuper une première place dans ce premier de trois débats, les candidats étant conscients tous les deux qu’elle est de loin la première préoccupation des électeurs. Selon Barack Obama, cette crise est un constat brutal de « huit ans de politiques ratées soutenues par le sénateur McCain ». John McCain s’est dit heureux que « démocrates et républicains » [aient pu] « s’asseoir pour négocier et mettre un dispositif au point ».

Selon John McCain : « Nous ne parlons pas de faillites à Wall Street, mais de problèmes économiques majeurs pour Main Street  ». Tout en poursuivant : « Pour tous les Américains aujourd’hui, il ne s’agit as du commencement ou de la fin de cette crise, il s’agit de la fin du commencement si nous parvenons à trouver une solution pour sauver ces établissements et nous avons beaucoup de pain sur la planche ».

Pour Barack Obama : « La question qu’il faut se poser est la suivante : oui nous devons essayer de résoudre cette crise dans de brefs délais, mais il faut également se demander comment nous avons pu pousser la déréglementation aussi loin. Comment se fait-il que n’ayons pas pu mettre sur pied un cadre réglementaire depuis l’an 2000 pour gérer ce type de problème ? Cette situation est due à une philosophie selon laquelle la réglementation est toujours quelque chose de mauvais ».

Pour John McCain : « Le gouvernement doit procéder par des prêts plutôt que de prendre les actifs contaminés en charge. Il s’agit de la crise fiscale la plus importante depuis fort longtemps ». Pour Barack Obama : « La santé de l’économie se mesure par la façon dont les gens ordinaires s’en sortent ». Pour John McCain : « Beaucoup de travail reste à faire et nous devons créer des emplois et cesser notre dépendance envers le pétrole étranger ». Pour Barack Obama : « La crise a été créée par le gouvernement Bush ».

L’avenir, pour Barack Obama, c’est : « d’établir notre indépendance énergétique, d’investir dans les sources d’énergie alternatives, d’avoir des écoles concurrentielles et s’assurer de l’accessibilité aux études supérieures ». L’avenir, pour John McCain, c’est « réduire les dépenses. Le gouvernement est hors de contrôle ». C’est pourquoi il propose le gel de dépenses dans des domaines autres que la défense et les anciens combattants. Obama réplique : « il y a un endroit où on dépense des milliards inutilement, c’est en Irak ».

Selon le Huffington Post, les journalistes Charlie Gibson, de ABC, David Brooks et Marks Shields de PBS, John McCain a évité, tout au long du débat, de croiser le regard avec son rival Barack Obama : « McCain never looked at Obama during the debate ».

Sur la question iranienne, Obama parle de dialogue avec l’Iran. Pour McCain, tout dialogue avec l’Iran revient à légitimer un personnage qui veut rayer Israël de la carte. Il dénonce les pays comme la Russie et la Chine, qui font du commerce avec l’Iran. Pour Barack Obama, la guerre en Irak a renforcé l’Iran qui finance maintenant des organisations terroristes. Il reconnait que l’arme nucléaire constitue une menace. Selon Obama, la manière forte n’a jamais fonctionné, et c’est par la voie d’une diplomatie rigoureuse que le contentieux avec l’Iran serait réglé.

Sur l’Irak, McCain s’est décrit comme un opposant au gouvernement fédéral en se déclarant contre « le traitement des prisonniers, sur Guantanamo Bay et sur la façon dont la guerre en Irak a été menée ». Pour Barack Obama, le gouvernement « a perdu de vue l’essentiel en se concentrant en Irak et en laissant la situation dégénérer en Afghanistan, l’objectif principal dans la guerre contre le terrorisme ».

Tout au cours du débat, John McCain n’a pas raté de qualifier son adversaire de « naïf ». Selon ce dernier, Barack Obama n’a ni l’expérience ni le jugement nécessaire pour devenir président des États-Unis. Réplique de Barack Obama : « Que le sénateur McCain se présente comme un tenant du contrôle des dépenses est difficile à avaler compte tenu de l’orgie de dépenses et de déficits qui s’est produite sous les républicains ».

Relativement à l’annonce McCain de suspendre sa campagne jusqu’à ce qu’un règlement soit trouvé sur la crise économique qui secoue l’Amérique, Mat Welch, auteur de « McCain, le mythe du rebelle », déclarait à Libération : « Il veut tout simplement faire un spectacle de son patriotisme, car en fait il n’est pas impliqué dans les négociations au Congrès, où il n’a pas voté depuis le mois d’avril ». John McCain avait aussi suspendu l’annonce officielle de sa candidature à la présidentielle, en mars 1999, une semaine après l’intervention militaire américaine au Kosovo qu’il soutenait.

Deux autres débats entre MM. Obama et McCain sont prévus les 7 et 15 octobre, à Nashville (Tennessee) et à Hempstead (État de New York). Jeudi prochain, le 2 octobre, ce sera au tour des candidats à la vice-présidence, Joe Biden et Sarah Palin, de s’affronter.

Entre temps, selon un sondage effectué par l’institut Gallup pour le quotidien USA Today, 74 % des Américains ne favorisent guère l’inaction et croient qu’une intervention du gouvernement est nécessaire pour éviter la déroute du système financier et économique. Soixante-dix-huit pour cent appuient l’idée d’un renflouage des principaux acteurs du secteur financier. Mais à n’importe quel prix. En effet, 56 % des Américains veulent que le Congrès amende le projet de l’administration Bush. En particulier, 63 % jugent qu’il est « très important » de plafonner les salaires et les primes des patrons des banques qui bénéficieraient de l’aide des pouvoirs publics. Le renflouage des banques doit, selon une moitié des américains, s’accompagner d’une aide aux quelque deux millions d’emprunteurs qui sont menacés de saisie immobilière.

Sources : AFP, Cyberpresse, Drudge Report, Huffington Post, Le Monde, Presse canadienne


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3 responses

27 09 2008
LE PANDA

Pierre bonjour,

Nous faisons de l’autre côté de l’Atlantique au plus juste le même constat.

C’est notre article du moment.

Une seule question me reste en suspens, le fait pour Mc Cain, d’accepter le supplément des 700 milliards de dollars, cela peut-il lui donner un plus ou un moins sur le plan de la finance économique américaine voire mondiale?

La conception de l’autre côté; c’est cette perception qui nous manque, j’ai suivi le débat en live, et je partage l’opinion faite aussitôt, comment eux les canadadiens ont perçus plus à froid la sortie de ce débat?

Ce qui m’a choqué le plus aussi, c’est le refus de Mc Cain d’accepter de « regarder » son « partenaire » dans les échanges de questions particuliérement bien posées.

Au plaisir d’avoir la réponse ou les circualtions d’informations.

Le Panda

Patrick Juan.

28 09 2008
Pierre Chantelois

Patrick

L’obstacle au règlement vient de McCain. Il est très conscient que la population est contre ce prêt de 700 milliards. Par contre, en s’opposant au règlement proposé par la Maison Blanche, il s’oppose également à Georges W. Bush du même parti et rejoint la droite très religieuse des Républicains. McCain s’est toujours présenté comme un dissident. Sauf que cette fois-ci, il est face à un dilemme cornélien : accepter le règlement de Bush et affronter sa droite religieuse, refuser l’entente et mettre en péril le système économique. Rien de moins.

Pierre R.

10 10 2008
jocelyn

plus politiquement correct tu meurs.

Obama qui dit à Mc Cain « sur ce point, nous sommes d’accord sur le sexe » et Mc Cain qui ensuite lui rend la pareille.

Malgré que les problèmes du monde aient été abordés par les deux candidats, les deux présidentiables, comme à l’habitude, les ont traités d’un point de vue américano-américain.

J’ai quand même un penchant pour Obama, l’intello. Malheureusement, c’est justement son intelligence et son côté intello qui le perdra, car le ricain moyen se préoccupe de son 4×4 et de sa clim en priorité; la faim dans le monde, c’est le cadet de ses soucis.

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